En vente : un exemplaire exceptionnel de l’édition originale de L’Esprit des lois Vente Jean Viardot, 1er juin 2016 (n° 43)

, par Volpilhac-Auger, Catherine

Descriptif du catalogue de vente (Binoche et Giquello, expert Dominique Courvoisier), avec mes remarques entre crochets :

MONTESQUIEU. De l’Esprit des loix Ou du rapport que les Loix doivent avoir avec la Constitution de chaque Gouvernement, les Mœurs, le Climat, la Religion, le Commerce, &c. Genève, Barrillot & Fils, s.d. [1748]. 2 volumes in-4, veau fauve, filet doré, petit fer aux angles, dos orné, pièces de titre et de tomaison rouges, tranches rouges (Reliure de l’époque).

25 000/30 000 €

Dangeau, p. 15. — Gébelin, « La Publication de l’Esprit des lois », in Revue des bibliothèques, XXXI, pp. 125-158. —
Tchemerzine, t. IV, p. 929.

ÉDITION ORIGINALE DE L’UN DES TEXTES FONDAMENTAUX DE LA PENSÉE POLITIQUE DU SIÈCLE DES LUMIÈRES. Elle a été imprimée à Genève dans les derniers jours du mois d’octobre 1748. [cette dernière remarque est fort inexacte : l’impression s’est bien achevée en octobre 1748, mais elle avait commencé à l’automne 1747]

Œuvre maîtresse de Montesquieu, ce traité de science politique est le fruit des observations recueillies par l’auteur lors de son voyage en Europe entre 1728 et 1731 sur les constitutions des pays qu’il visita et les mœurs de leurs habitants. Montesquieu y analyse les différents types de gouvernement (république, monarchie et despotisme) et les lois politiques, économiques, sociales et religieuses qui les régissent.

Distinguant, selon les degrés de liberté qu’ils comportent, trois formes de gouvernement, la république (démocratie et aristocratie), la monarchie et le despotisme, Montesquieu fonde la science politique moderne en analysant la forme de chaque gouvernement pour découvrir les lois propres, c’est-à-dire fondamentales, à chacun, et en déduire les lois positives que chacun de ces gouvernements doit adopter (En français dans le texte, n°138). [???]

L’ouvrage fut mis à l’Index le 29 novembre 1751 et fut condamné par la Sorbonne. [cette dernière remarque est fausse]

IL EST CARTONNÉ ET POSSÈDE LE TRÈS RARE PREMIER DES QUATRE ERRATA IMPRIMÉS CONNUS.

Catherine Volpilhac-Auger, dans son article Un auteur en quête d’éditeurs ? Histoire éditoriale de l’œuvre de Montesquieu [ce n’est pas un article, mais un livre, et l’étude des errata a été menée conjointement avec Gabriel Sabbagh], 2011, p. 66, a décrit quatre errata différents qui peuvent se rencontrer dans l’édition originale de L’Esprit des loix [dans les premières éditions de L’Esprit des lois].

Le premier errata comporte 35 corrections, envoyées par Montesquieu à Genève, où il a été imprimé sur deux feuillets, un par volume.

Cet errata a été copié par Prault [le nom de ce libraire, qui traîne dans toutes les bibliographies anciennes, n’apparaît pas dans l’ouvrage signé par G. Sabbagh et C. Volpilhac-Auger : il y est montré au contraire que l’édition parisienne fut imprimée pour Laurent Durand], les 35 corrections sur un seul feuillet, lorsqu’il imprima pour Barillot l’édition de Paris, parue en janvier 1749. [« Barillot » n’existe pas : il s’agit de Laurent Durand (voir ci-dessus)]

Deux autres errata existent, qui comprennent 40, puis 47 corrections.

Notre exemplaire possède le très rare premier errata. Lors de son enquête, Catherine Volpilhac-Auger [avec Gabriel Sabbagh] n’avait répertorié que 9 exemplaires dans des dépôts publics le possédant [non : 8, dont un a depuis été vendu ; voir Un auteur en quête d’éditeurs, p. 44 note 45], pour un seul en mains privées.
[pour y voir clair, se reporter à l’ouvrage cité]

Plusieurs cahiers jaunis.


Catherine Volpilhac-Auger

Voir en ligne : Binoche et Giquello, mercredi 1er juin 2016