Vente de manuscrits de Montesquieu (lettres)

, par Volpilhac-Auger, Catherine

Plusieurs ventes récentes ou prochaines rappellent que des lettres de Montesquieu apparaissent fréquemment sur le marché.

A été vendu à Drouot en mai 2015 un billet inédit au chevalier de Jaucourt :

« Lettre autographe adressée au chevalier Louis de Jaucourt 5 avril 1753

INVITATION DE MONTESQUIEU AU GRAND ENCYCLOPÉDISTE LOUIS DE JAUCOURT Une page in-8 (180 x 120mm), à l’encre brune

“Monsieur le chevalier de Jaucourt voudra-t-il permettre que M. deMontesquieu vienne le prendre demain mardi à midi pour le mener chez Madame la duchesse de Mirepoix” [...] »

Seront vendues le 25 juin 2015, chez Pierre Bergé & Associés, deux lettres déjà connues

Lot n° 318 (Œuvres complètes, t. XVIII, lettre 105)

« L.A.S., La Brède 29 mars 1725, [à Jean-Baptiste BERTHELOT DE DUCHY] ; 2 pages et quart petit in-8. JOLIE LETTRE FAMILIÈRE PARLANT DES ARBRES DE LA BRÈDE. « Bonjour Monsieur il faut que je vous aime bien pour me souvenir de vous dans le lieu ou je suis. Je vous quitte parce qu’il y a dans un endroit deux pieds de charme qui ne vont pas bien et dailleurs quatre ormeaux qui ont besoin d’estre emondés. Je vous embrasse de tout mon coeur »... Il le charge de saluer de sa part « touts les gens qui portent ou qui ont autrefois porté le nom de Berthelot ».... Puis il ajoute : « Madame de MARAN na pu se resoudre a me dire un seul mot de vous je lay pourtant mise bien des fois sur les voyes. Jay porté votre santé au procureur general qui na pas songé a me faire raison. Je ne vois d’amis solide icy que Maran qui ma fait prendre un rumatisme en particulier a sa fenestre pour me parler de vous ».

ON JOINT une L.A.S. de son fils Jean-Baptiste de SECONDAT DE MONTESQUIEU, 23 juillet 1739, à Mr Folkes à Londres, disant l’attachement de son père et de Mme Geoffrin pour Folkes (2 p. in-4, adresse avec beau cachet de cire rouge aux armes) »

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Lot n° 319 (Œuvres complètes, t. XVIII, lettre 302)

Lettre autographe (minute avec corrections), [Graz juillet 1728, au maréchal de BERWICK] ; 3 pages in-4. TRÈS BELLE LETTRE LORS DE SON VOYAGE EN AUTRICHE ET EN ITALIE. « Jay Monseigneur lhoneur de vous ecrire de Grats avant de partir pour Venise », où il compte être le 2 août. Il quitte Milord WALDEGRAVE « pour six mois que j’emploiray a voir l’Italie, apres quoy je reviendrai a Viene par Munich et de la je verray le reste de l’Alemagne. Je seray a Rome aussi tost que la saison me permettra d’y entrer [...] Le sejour de Grats est charman on y est a la ville et a la campagne on y vit avec plus de liberté qua Viene, et les dames y sont plus belles. Cest une chose admirable que les chemins que lempereur a fait faire dans ces pais ci ce sont des ouvrages des romains. Lon marche dans les montagnes comme sur la levée de la Loire. Cest bien autre chose dicy a Trieste et de Carlstadt a un autre port de la mer adriatique nomé Boucharits ou lon va en carrosse dans des lieux ou lon ne pouvoit pas aller a cheval ». Il annonce le prochain départ du comte de WINDISCHGRAETZ pour Soissons. « Si le roy de France prend des serf [cerfs] lempereur en prend beaucoup aussi ». Il pense que le maréchal est arrivé à Fitz- James, et il évoque avec admiration la maréchale de BERWICK : « Je ladmirois beaucoup avant que je partisse de Paris mais je ladmire encore davantage depuis que jay reconu que dans les disputes que jay eues avec elle sur la politique j’avois entierement tort, et javoüe quelle a decouvert par la seule force de son esprit ce que je nay pu acquerir / reconnoitre que par la frequentation des plus consomés politiques ». Il laisse Milord WALDEGRAVE « dans le grand monde sa maison est toujours si pleine quil na pas le temps de respirer »

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