Nouvelle publication : Bertrand Binoche, Introduction à "De l’esprit des lois" de Montesquieu

, par Volpilhac-Auger, Catherine

Bertrand Binoche, Introduction à « De L’Esprit des lois » de Montesquieu, Paris, Publications de la Sorbonne, « Classiques de la Sorbonne », 2015, 494 pages.

ISBN : 978-2-85944-899-8

ISSN : 1962-8331

Cet ouvrage est une réédition d’un livre paru en 1998 aux PUF. Ce dont il s’agit ici, c’est de fournir au lecteur une table d’orientation qui devrait lui permettre tout bonnement de « lire » L’esprit des lois, c’est-à-dire de s’y aventurer, alors même que le premier contact n’aura guère pu être que désespérant – ni plus ni moins qu’avec la Métaphysique d’Aristote ou la Critique de la raison pure. Cela n’est possible que si l’on s’engage à étudier l’entreprise dans sa totalité et comme une totalité philosophique, donc comme l’invention d’une pratique argumentative foncièrement originale qui vise à élaborer de nouveaux problèmes. Celui d’abord, théorique, d’une science expérimentale des institutions humaines. Celui ensuite, politique, d’un recensement des moyens disponibles – quels qu’ils soient – pour freiner le passage au despotisme. Identifier comparativement les contraintes qui rendent raison de telle loi ou de telles mœurs dans une conjoncture donnée, juxtaposer a contrario tout ce dont un despote ne pourra jamais s’accommoder : telle est la double tâche, au vrai bien singulière, qu’effectue Montesquieu et qu’il s’agit de comprendre transitivement, pour ce qu’elle donne à penser, hier et aujourd’hui.

La présente réédition procède d’une entière refonte. Les références renvoient désormais, quand cela est possible, aux Œuvres complètes en cours de publication. Certaines corrections ou additions ponctuelles ont été effectuées dans le corps du texte ainsi que dans les notes. La bibliographie a été revue. Deux appendices consacrés respectivement aux commentaires précis des chapitres XIX, 3 et XXVI, 2 de L’Esprit des lois ont été ajoutés en fin de volume, en vue de mieux comprendre comment, dans le plus petit détail (et non simplement dans l’ensemble de l’ouvrage), Montesquieu argumente effectivement. Enfin, une postface clôt l’ensemble en s’efforçant de faire après coup le point sur cette tentative ; elle en explique les choix méthodologiques en rappelant son contexte éditorial et s’attache à en souligner aussi bien les effets productifs que les points d’ombre. Ainsi revu, l’ouvrage devrait pouvoir continuer d’être utile à ceux qui veulent saisir pour ce qu’il dit, dans sa lettre, L’Esprit des lois.

Voir en ligne : Presses de la Sorbonne